La première Instruction Générale concernant le service des Postes du 25 octobre 1792, an I de la République, fixe les modalités du service. Exactitude, silence et célérité sont les trois mots-clefs concernant les facteurs : « Les facteurs doivent se rendre, avec la plus grande exactitude au bureau, à la minute même qui leur sera indiquée par les directeurs, procéder avec ordre, silence et célérité au tri et à l’arrangement des lettres qu’ils doivent distribuer, suivre pour leur distribution l’ordre de tournée que les Directeurs leur auront tracé ».
On le voit, la discipline reste très stricte, comme cet article 14 où l’on défend aux agents de s’absenter sans une demande de congé par écrit, ce qui est normal, mais qui ajoute : « ...encore, n’en pourront-ils demander que très
rarement et seulement pour des causes d’une absolue nécessité... ils exposeront alors leur motif..., le lieu où ils se proposent d’aller et la durée de leur absence qui doit toujours être fort courte ».
Si la Convention* place La Poste sous l’autorité de l’Etat et si elle concentre les éléments encore épars : la poste aux lettres, la poste aux chevaux et les messageries, en une seule administration et décide que le service sera assuré par des agents que l’Etat recrutera et nommera et dont il fixera les attributions et le salaire, il n’en reste pas moins que les facteurs vont très vite perdre patience. En 1793, ils vont organiser une grève perlée qui sera très sévèrement sanctionnée avec de très nombreuses mises à pied.

• La Convention nationale est à la fois le régime politique français et le parlement qui gouverne la France du 21 septembre1792 au 26 octobre 1795.