Brèves N°94 - 1922 : scission à la CGT

Publié le lundi 30 mai 2022 à 18h41

Au cours de son histoire, la CGT a traversé de nombreuses crises. Celle apparue lors des années précédant la Grande Guerre a été de longue durée et débouchera sur la scission de 1922.
Retour sur l’épisode scissionniste à la Fédération postale.
En avril 1922, les congrès des trois syndicats nationaux des PTT groupés dans la Fédération Postale se tiennent parallèlement.
• Au congrès des Ouvriers, la condamnation du réformisme s’exprime avec force. Le congrès constate que la classe ouvrière organisée pour lutter en vue de son affranchissement total n’a plus à se cantonner sur une lutte menée en collaboration constante avec la classe exploitante, mais qu’elle ne doit compter que sur elle-même pour obtenir son émancipation[...] regrette que la ligne de conduite de la CGT de la rue Lafayette ne réponde pas à ses aspirations[...] décide de rompre toute relation avec la CGT rue Lafayette et de rallier les organisations qui ont jeté les bases d’une Nouvelle Confédération Générale du Travail.
• Le congrès des Employés prend acte de la tendance générale à rejoindre la CGTU, donne mandat au conseil pour œuvrer en faveur du rétablissement de l’unité ouvrière par l’adhésion de tous les travailleurs de toutes tendances à la CGTU.
• Au congrès des Agents, le climat n’est pas le même : trois motions sont en présence : la première prévoyant l’adhésion à la CGT de la rue Lafayette [Confédérés] (8965 voix), celle préconisant l’adhésion à la CGTU [Unitaires]
(975 voix) et celle prônant l’autonomie du syndicat (3245 voix).
Le congrès de la Fédération postale se réunit au lendemain de la réunion des trois syndicats.
La scission est inévitable. Les unitaires réunis le 23 avril 1922 élisent une commission chargée d’élaborer les statuts de la Fédération Postale Unitaire. Elle sera conçue comme un syndicat unique où se mêleront les ouvriers, les
employés et les agents, harmonisant leurs problèmes de catégorie au lieu de les opposer ; il n’y a plus que des travailleurs qui pensent qu’ils sont exploités de la même façon.