C’est à la recette principale, rue du Louvre que Jean consacrera l’essentiel de son activité jusqu’à sa révocation. Militant de la Fédération Postale Unitaire, il y est élu le 28 mars 1934 secrétaire du tout nouveau syndicat.
En juin 1940, il n’hésite pas à combattre les deux thèses qui s’affrontent alors : faire disparaître le syndicat ou s’intégrer dans les organisations officielles. Il propose d’opter pour le combat contre l’occupant nazi et le régime
de Pétain. Cette proposition fut repoussée.
48 heures plus tard, Jean était révoqué.
Comme il en fallait plus pour le faire plier, il développa alors son activité dans la résistance.
Arrêté une première fois en 1941, il s’évade du Palais de justice. Repris le 14 mai 1942, il est condamné à quatre ans de prison pour son évasion du 7 juillet 1941 et à cinq ans pour activité illégale. Ce furent ensuite les prisons de Fresnes, Melun, Châlons et la déportation au camp de concentration de Buchenwald, où il est l’adjoint de Marcel Paul.
Rentré, il reprend du service dans le syndicalisme. Il fait partie de la génération de nos camarades qui ont permis à la Fédération postale de dépasser la scission syndicale, de s’affirmer comme le premier syndicat de la profession et d’affronter tous les combats qui ont suivi.
Dans cette période dominée par les affaires, la corruption, il est bon de savoir qu’il existe des hommes, des femmes de cette trempe, qui ont fait passer et qui, encore aujourd’hui, font passer avant toutes choses, le sens qu’ils et elles donnent à leur vie et les valeurs profondes qui les motivent, c’est-à-dire l’abnégation, la solidarité et le dévouement.

Jean Lloubes s’est éteint le 8 septembre 1994.
Avec lui disparaissait une grande figure de la Résistance et un militant historique de la CGT-PTT. Il était membre de Libération NationalePTT et responsable de l’Association Française Buchenwald-Dora.
Lire : La Résistance dans les PTT, récits et témoignages recueillis par Libération Nationale PTT.