Brèves N°91 : 1961 : manifestation des algériens à Paris

Publié le vendredi 17 septembre 2021 à 16h42

Le 7 janvier 1961, 75% de l’électorat se prononce pour l’autodétermination du peuple algérien.
Madeleine Vignes, secrétaire fédérale, tempère néanmoins la satisfaction exprimée après l’ouverture des négociations le 14 mars 1961 : « Il serait dangereux de penser qu’il suffit que la négociation s’ouvre pour qu’elle aboutisse. Les exigences des trusts du pétrole et des bénéficiaires de la colonisation sont grandes».
17 octobre : le FLN d’Algérie (Front de Libération Nationale) appelle, en refusant que la CGT y prenne part, à une manifestation pacifique à Paris. La police, avec la bénédiction du préfet Papon, se livre pourtant à un véritable massacre. Dix à quinze mille Algériens sont interpellés, internés, subissent des tortures et des violences innommables.
Le lendemain, la Seine charrie des cadavres par dizaines. Le bilan officiel est de deux morts ! ! !
On ne saura jamais exactement ni le nombre, ni l’identité des disparus, mais le chiffre de plusieurs centaines de morts est le plus vraisemblable. Le gouvernement empêche la création d’une commission d’enquête. Les plaintes déposées sont toutes closes pour non-lieu, et tout ce qui peut rendre compte
de la tuerie est systématiquement censuré.
Les accords d’Évian ne seront signés que le 18 mars 1962. La guerre sera enfin terminée.
– Lire le N° Hors-Série du centenaire du journal l’Humanité.
– Lire l’Histoire de la Fédération CGT des PTT, tome 2, pages 190 à 193.