Brèves N°90 : 1951, la révocation de Georges Frischmann et de rené Duhamel

Publié le mardi 14 septembre 2021 à 16h38

Le 25 janvier 1951, à Berlin, Georges Frischmann signe avec son homologue du syndicat des PTT de la RDA une déclaration contre le réarmement de l’Allemagne et la reconstitution de la Wehrmacht. Ce texte appelle les travailleurs des PTT de France et d’Allemagne « à faire tous leurs efforts » pour, notamment, « éviter que les PTT soient utilisés pour la guerre, mais au contraire, pour qu’ils soient exclusivement réservés aux besoins pacifiques des peuples…et pour créer dans tous les bureaux et services de larges et actifs comités de paix». Le 27 janvier, une campagne de presse, avec le Figaro en fer de lance, est engagée. Ignorant le texte réel, elle se livre à l’exploitation tendancieuse d’un communiqué d’une agence de Berlin sous entendant l’appel au sabotage.
Le 1er février, le ministre Charles Brune y va de son propre couplet diffusé par l’AFP. Reprenant les accusations mensongères du Figaro, il annonce la suspension de fonction de Georges Frischmann et de René Duhamel. Ce dernier n’est pourtant pas signataire de la déclaration. Qu’importe ! Le ministre veut associer dans cette affaire le communiste Georges Frischmann et le socialiste René Duhamel, resté fidèle à la CGT. C’est la haine de classe.
Cette frénésie répressive, commencée vers la fin 1947, se poursuivra jusqu’en 1953, où la grève générale, d’une durée de trois semaines, annoncera un changement de la donne sociale. Durant ce laps de temps, l’administration sanctionnera, pour un oui ou pour un non, de très nombreux militants CGT.
Ces coups feront mal. Cependant ils n’empêcheront pas la Fédération de poursuivre et de s’affirmer comme l’organisation la plus représentative.
Georges Frischmann et René Duhamel resteront, malgré plusieurs recours, révoqués jusqu’en 1981.
Lire l’article complet sur ce procès politique dans Le Relais n°10 juin 2001, de Michel Delugin.
Lire Une biographie syndicale et politique de Georges Frischmann d’Alain Gautheron.