Brèves N°96 - 1992 : La lutte des Receveurs de la Poste

Publié le dimanche 4 décembre 2022 à 19h44

L’appellation de « receveur » date de 1864. Il était le représentant de l’administration et de l’État dans sa commune, ce qui lui conférait une certaine aura dans la population.

Après le rapport Prévot et le vote de la loi Quilès, deux événements viennent affecter le secteur des PTT : la restructuration de France Télécom et la publication du Livre Vert de la Commission européenne.
Une mêrne logique les traverse, la recherche, au nom de la concurrence, de structures favorisant la rentabilité financière et l’alignement sur le modèle privé dominant en Europe.
La colère monte. Face à ce profond mécontentement, les receveurs décident d’une journée d’actions le 15 avril 1992 afin de se battre pour conserver leur métier et leur grade, un déroulecement de carrière attractif avec le tableau d’avancement de grade et la défense et l’amélioration du service public. Ils décident de tout mettre en œuvre pour la réussite de cette initiative.
Du jamais vu ! Rien n’aurait pu les arrêter. Du directeur d’établissement au receveur rural, à l’appel des organisations syndicales (CGT, FO, CFTC, CGC, SUD) et des amicales (ACE et ARP), ils sont tous là ! Ah non ! II manque (déjà !) la CFDT. 2000 receveurs devant le siège de la Poste, avenue de Ségur. Des centaines d’autres, qui n’ont pu se rendre à Paris, participent activement à des manifestations départementales.
4000 receveurs sur le plan national ont participé à cette journée revendicative. La manifestation bat son plein avec de multiples interventions. Le ministre et le directeur général de la Poste, très courageux, décident de ne pas recevoir leurs représentants. Après cette journée historique, la combativité des receveurs va se poursuivre car tous avaient compris qu’ils se trouvaient à un tournant de leur avenir professionnel.