1980 : « il est des moments où la meilleure façon de servir l’unité, c’est encore de promouvoir l’action » Georges Seguy
Loyers +11 à 18%, charges +20%, essence +19 centimes le litre, gaz et électricité +10%, charbon +3 à 9%, produits pharmaceutiques, redevance TV, pain, bière, café, SNCF, cotisations sociales… tout augmente.
Nous sommes au printemps 1980, et les raisons de descendre dans la rue ne manquent pas. A la hausse des tarifs, s’ajoute la casse industrielle (métallurgie et construction) dans beaucoup de régions.
Côté fonction publique, la CGT mobilise 60 000 manifestants le 7 mars et 70 000 le 25 mars pour de meilleurs salaires. Mais la CGT est bien seule.
Les obstacles rencontrés lors de ces actions sont nombreux : très fortes réticences pour la CFDT, campagnes permanentes anti-cgt et anti-communiste, répression syndicale, jusqu’au CNPF[1] accusant la CGT PTT « d’instrument de blocage, de destruction et de facteur d’affaiblissement de l’économie ».
Pas de découragement pour autant, le 28 avril, c’est par dizaines de milliers que les travailleurs vont défiler dans les rues (50000 grévistes dans les PTT). On dénombre aux PTT 500 grèves locales depuis le début de l’année. Des succès sont enregistrés aux chèques postaux et à la distribution.
La combativité va trouver un nouvel élan à l’occasion de l’examen du projet de budget 1981, où la CGT va se retrouver encore seule dans la lutte. Pourtant les dispositions adoptées le 4 juillet par le conseil supérieur des PTT sont pires que celles imaginées : une véritable déclaration de guerre à l’encontre du personnel, des usagers et du service public.
A la fin de l’été 1980, Raymond Barre, alors 1er ministre, va pousser à l’extrême la provocation, en traitant les fonctionnaires de nantis. La CGT PTT va prendre ses responsabilités et appeler à la grève le 15 octobre : 100 000 grévistes dans les PTT, et pas question de laisser de répit au pouvoir. Nouvelles journées de grève les 13 et 14 novembre 1980 : plus de 40 000 grévistes dans les PTT.
Au total, de janvier à la mi- novembre 1980, 1 025 préavis de grève sont dénombrés dans les PTT, avec une belle moisson de résultats : primes, réduction du temps de travail, emplois créés…
Lire L’histoire de la Fédération CGT des PTT, tome 2, p 529 à 534.