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Bientôt à lire, un supplément au N°88 du Relais, il y a 30 ans la loi Quilès-Rocard.

30 ans après, Pourquoi ce numéro spécial ? 

 

Il y a 30 ans, de 1988 à 1990, dans les PTT, une bataille a eu lieu dont l'enjeu était le devenir de l'un des plus anciens Services Publics de notre pays.  Elle a marqué et marquera profondément l'histoire des luttes et de l'affrontement capital/ travail dans notre pays. 

L’historique du processus pour que le capital arrive à ses fins, décrit par Maurice Desseigne, nous en rappelle les moments forts en page 3. 

Mais pourquoi ce numéro spécial trente ans après ?

30 ans après, c’est le recul nécessaire pour commencer à travailler historiquement un fait précis, c'est à dire ne pas rester sur le témoignage ou le récit global.

30 ans après, ça permet, pour la première fois, à deux secrétaires généraux, acteurs directs[1] et en première ligne de cette dure bataille contre la loi Rocard Quilès, de s’exprimer non pas en tant que témoins mais en tant qu'historiens.

Ils livrent leur analyse dans un registre différent mais complémentaire. Maryse Dumas revient avec précision et pédagogie sur les choix stratégiques et les débats qu'ils ont suscités, l'évolution du rapport de force à chaque moment clé de la bataille en page 6.

Alain Gautheron aborde un sujet qu'il connaît bien, la communication de la Fédération, il la décortique face à celle de Quilès, en fait un outil de combat en page 16.

En filigrane, dans ces deux contributions, le rôle de l’organisation apparaît comme étant celui qui fait vivre le débat dans les structures syndicales, parmi les syndiqués et le personnel, c'est à dire la démocratie syndicale et ouvrière, et le renforcement de l'outil indispensable pour les luttes : La Fédération.

Enfin, le secrétaire général actuel Christian Mathorel, qui a vécu la bataille comme jeune agent des lignes. Il répond à une interview en page 20, sur son vécu de cette séquence, et nous donne sa vision face aux réalités et enjeux d’aujourd’hui et de demain.

A la lumière de ce que nous connaissons maintenant de l'évolution et de la situation du secteur des activités postales et de télécommunications, les contributions permettent, en particulier pour les actrices et acteurs d'aujourd'hui, d’avoir un regard sur la façon dont les enjeux ont été formalisés à l'époque. Elles mettent aussi en évidence que l'argumentation, les propositions et les motivations de la Fédération pour combattre la loi Quilès se vérifient complètement 30 ans après : démembrement, privatisation, précarisation des emplois, suppression de garanties statutaires et sociales, etc.

Ce Relais spécial, bien que traitant du passé, se veut par son contenu un outil pour la réflexion, tourné vers le présent et l'avenir.

Il chasse toutes idées de fatalisme et souhaite aider à faire grandir un syndicalisme de classe, revendicatif, démocratique, rassembleur, ouvert à des pratiques adaptées à la situation et au rapport de force réel du moment, là où se construit l’avenir jour après jour.

Pour cela, il ne s'agit pas de se figer sur le passé, mais d’essayer de relater les espérances de celles et ceux qui l'ont construit par leurs luttes, car elles sont les nôtres.

 

Serge Lottier, Patrick Bourgeois.



[1] Pendant la bataille Maryse Dumas était Secrétaire générale de la Fédération, Serge Lottier était Secrétaire général adjoint, chargé de l’organisation et Alain Gautheron Secrétaire fédéral chargé de la communication et Secrétaire général de l’Union Fédérale des Cadres.

Ont également participé à la réalisation de ce numéro et aussi acteurs de cette bataille : Michelle Boulesteix (Commission des Inspecteurs), Patrick Bourgeois (Secrétaire départemental du syndicat de la Sarthe), Maurice Desseigne (Responsable de la Commission des Cadres Supérieurs).

Numéro réalisé grâce à la participation active de Benoit Delfolie, archiviste de la Fédération.