Alain GAUTHERON, secrétaire général de la Fédération CGT FAPT
de 1998 à 2004, membre du bureau de l'IHS CGT FAPT.


Pourquoi as-tu décidé de te lancer dans la rédaction de cette biographie?
"Le sang sèche vite quand il entre dans l'Histoire" chante Jean Ferrat.
On comprend les motivations de la classe dominante d'oublier des moments et des acteurs de l'Histoire, particulièrement ceux qui concernent les combats de la classe ouvrière.
A nous d'en avoir conscience et de combler ce vide. Connaître le passé ne nous dicte pas les choix que nous devons faire pour écrire le présent et le futur, mais cela nous donne plus de connaissances pour décider.
Georges c'est, des années 40 au milieu des années 80, un engagement syndical à la CGT et politique au PCF jamais confondus, d'une richesse xceptionnelle.
C'est cela que je souhaite transmettre. Je ne cherche ni à justifier, ni à juger son action. Je tente de la replacer dans son environnement, d'en éclairer les motivations, les mécanismes, les résultats.

Comment as-tu travaillé ?
Avant de me lancer dans cette aventure, je voulais être certain de trouver suffisamment de matière.
Avec ces militants, hommes ou femmes formés durant la période de la Résistance puis de la Guerre Froide, les sources manquent souvent.
La fidélité à l'organisation et à sa cause, face à la répression systématique dont ils et elles étaient l'objet, ne les rendaient pas bavards.
J'ai consulté les archives fédérales, celles de la CGT, celles du PCF à Bobigny, des notes de Georges parfois jamais publiées, j'ai lu ou relu de nombreux ouvrages, j'ai obtenu plusieurs témoignages, j'y ajoute mes propres souvenirs ...
Enfin déjà beaucoup pour faire un livre!

Que dirais-tu à tes camarades pour les convaincre de lire ton livre ?
Pour les plus anciens, nombreux sont parmi eux, celles et ceux qui ont connu Georges. C'est le moyen pour eux de revisiter une période durant laquelle ils et elles étaient déjà dans l'action en découvrant probablement, par la diuersité des sources citées, des anecdotes, des témoignages, des éléments jusque-là ignorés.
Cela peut les inciter à la nostalgie mais aussi à de nouvelles réflexions sur hier et peut-être sur certains débats d'aujourd'hui.
Pour tous les autres, jeunes et moins jeunes qui ne l'ont pas connu c'est le moyen de découvrir son parcours, sa conception d'un syndicalisme revendicatif, unitaire, de masse et de classe, sa conviction que son engagement syndical devait se compléter et non se confondre avec un engagement politique.